Ce qui est vu.

Voir est si évident qu'on croit que le monde qui nous entoure correspond à ce que l'on voit. Rien n'est plus faux si on applique les lois reconnues de la physique. En effet toute matière est un corps noir qui rayonne en fonction de la température absolue de sa surface. Dans ces conditions, tout corps à une température inférieure à la sienne est invisible car masqué par notre propre rayonnement. On ne peut voir que les corps plus chauds que soi, c 'est à dire environ 37°C. A part quelques sources lumineuses, la plupart des objets qui nous entourent sont donc invisibles. Et pourtant on les voit quand même ! On les voit parce qu'ils sont éclairés par des sources à une température supérieure à la nôtre et que ces ondes électromagnétiques (lumière) sont plus ou moins réfléchies à leur surface. Si la réflexion est parfaite, on observe la température de couleur de la source (loi de Wien), sinon une couleur différente qui correspond aux conditions de réflexion ou de transmission du corps observé. Cette analyse est facilement confirmée par le fait que sans lumière, on ne voit rien (évident) et qu'on peut créer des images sur une surface blanche simplement par son éclairage (cinéma). Qu'en est-il des objets qui nous apparaissent colorés à température ordinaire quand ils sont éclairés par la lumière du jour ? Ce sont avant tout des corps noirs qui rayonnent à leur température absolue, c'est à dire dans l'IR non visible avec une faible intensité lumineuse (loi de Stefan-Boltzmann). La lumière du jour bien plus chaude et d'une bien plus grande intensité y est alors absorbée ou réfléchie en fonction des molécules qui les composent. Un objet vert réfléchit le vert et absorbe le rouge qui est la couleur complémentaire. Si on l'éclaire en lumière rouge, il paraîtra noir car il absorbera la lumière en totalité , ne pouvant réémettre du vert qu'il ne reçoit pas. Éclairé en lumière verte il paraîtra vert car c'est sa seule réflexion possible.